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16 novembre 2005 3 16 /11 /novembre /2005 21:10

 

UNE ANNEE CHARGEE OU LA RENCONTRE DE L'ARBRE MAGIQUE !

Il était une fois .....qu'est ce que je raconte moi ?

Cette année là c'est fou tout ce qui m'est arrivé ! J'ai eu une cocqueluche carabinée, la varicelle où on avait dû m'attacher, et deux mois d'aeriums en prime dans le Doubs! Les enfants qui ne ressemblaient pas à "Bébé Cadum "en 50/60 etaient considérés comme rachitiques, la guerre et ses privations avaient vraiment marqué les esprits ! Un gosse trop mince c'était un gosse mal nourri et l'on regardait en biais les parents !! D'où ces foutus aériums ou en fait je me suis super bien amusé, car nous étions des centaines de mômes pour 4 ou 5 moniteurs-gardiens-d'oies, que l'on faisait tourner en bourrique en grinpant sur des marronniers avec l'echelle de l'homme à tout faire du Château (c'en était un du 17eme, entièrement vidé de ses meubles d'autrefois et rempli par des centaines de lits de 70 , en fer, alignés comme dans une caserne et des salles à manger équipées de très longues tables et de bancs aussi longs!

Et si cette échelle immense pour nous, (7/10ans) était là c'était pour que l'homme à tout faire remplace de temps en temps les ardoises du toit qui faisaient qu'il pleuvait dans nos lits, ce qui, il faut le dire m'amusais beaucoup!.... C'était comme une blague quand cela arrivait.... Des arbres dans le Doubs il n'y a que ça et en plus ils dataient presque tous de l'époque du Châteaux de Mézière (dans le Doubs)...

Le jour où je rentrai enfin chez moi à la maison, mon père qui était un homme sombre et tres peu démonstratif m'attendait avec un super Vélo de couleur vert-émeraude-métalisé de marque Peugeot ! Le super Luxe quoi! En plus ce vélo n'avait pas de petites roulettes à l'arrière , il était tout neuf et c'était les première couleurs métalisées ! Même les bagnoles, qui voulaient faire la pige à "chewy"(Chevrolet) , les Verssailles et les Chambords (Simca) n'arborraient pas de si belles couleurs ! J'en restai Bouche bée......

Mon père voulu dans l'instant pour éviter les effusions, surement, m'apprendre à faire du vélo avec cette merveille ; nous habitions encore Dijon à cette époque pas loin de la plus grande place de la ville .

Ce qui devait arrivé arriva ! C'était mon année il n'y avait rien à y faire : je me cassai le bras droit dans une superbe gamelle !

Chez le rebouteux on me flanqua d'un platre énorme (on ne lésinait pas sur les matériaux)presque plus lourd que moi! Dans la foulée trois jours plus tard j'attrapais les oreillons , et cela ne faisait pas une semaine que j'étais revenu !!

Ma chère et tendre mère, qui ne travaillait pas, n'étant pas d'une patience d'ange, s'arrangea donc avec ma tante, sa soeur, intallée avec mari et filles (2) dans le Midi depuis la fin de la guerre !

Là c'était pour moi l'aventure totale , et je cachai bien ma joie de partir en "pays étranger," de peur que l'on ne change d'avis .

J'arrivai donc a Marseille pour la premièere fois chez mon oncle et ma tante, qui louaient l'étage d'une Villa aux Olives à une Madame Olive (réel!) qui avait un caractère mauvais et un Loulou de Poméranie !(plus con comme chien ça n'existe pas !)..Ma dégaine à l'arrivée dans la maison précipita mes deux cousines dans un fou rire incontrôlable, malgres les taloches de mon oncle !

Il faut dire, que si un jour, j'ai ressemblé à quelque chose , je ne le dois pas au traitement de l'époque pour les oreillons. J'etais attiffé d'une serviette garnie de coton et nouée sur le dessus du crâne comme un oeuf de Paques ! ...J'étais rouge en plus, et j'avais - comble de bonheur de de bon goût - un plâtre, et des chaussures orthopédiques lacées cette fois-ci jusqu'aux molets.....Le vrai souffreteux !

Le comble de l'horreur est, en plus des moqueries de mes deux pestes de cousines, que je n'avais pas le droit de me baigner à cause de ces foutus oreillons, du plâtre (des fois que je coule à pic !) et en bref, je restais au bord de la mer, sur les galets, un chapeau de paille trop grand pour moi sur la tête , habillé, et le menton dans les mains, à ruminer, en jetant un oeil plus que mauvais à mes cousines qui continuaient de se moquer de moi à qui mieux -mieux....

Une apres-midi, alors que tout le monde faisait la sieste, je décidai par ennui, et aussi à la recherche d'une petite vengeance, d'aller voir de plus près dans le vaste jardin de la Villa de Madame Olive, chose interdite !... Elle se gardait l'usage du jardin et râlait comme un âne si elle voyait "un de ces mal-élevés "se trimbaler dans Son jardin ....L'heure de la sieste étant sacrée dans le Midi, je ne lui demandai pas son avis et partis directement vers un arbre bizare qui avait déja retenu mon attention ...; Cet arbre était vraiment bizare voyez plutôt : il faisait presque la hauteur de la villa et était presque aussi large, il avait des feuilles grandes lisses et luisantes, de la même forme que celles des "caoutchoucs" de ma mère, à ce point pres c'est qu'elles étaient ces feuilles d'une superbe couleur MORDOREE !! les feuilles etaient tres clairssemées sur les branches noueuses et enchevêtrées à souhait et etaient décorées de fruits plus gros que des tomates d'un Rouge Orangé !! ...en fait il y avait plus de fruit que de feuilles, et ces fruits pendouillaient entres ces feuilles, vraiment comme des décorations. Au soleil cet arbre était féerique, incroyable, un vrai arbre de contes de fées , et pourtant je n'aimais pas les contes !

Je ne pû résister à la tentation, et traînant une chaise en fer, j'entrepris de grimper dedans ... Je me pris une première gamelle ! C'est fou ce que ça peut-ètre traîte ces chaises pliantes en ferraille !!

Mais déja à cette epoque j'étais têtu comme dix mules, et cela ne me découragea pas malgrès ce noeud sur la tête qui s'accrochait partout et le platre qui me tirait par le bas et me gênait pas mal pour attraper un appui quelconque ....J'arrivai après de beaux efforts à me trouver sur deux branches croisées d'un gris très sombres et lisses comme le tronc : vous dire le contraste de ces couleur en plein soleil , une vraie apparition !!

Je ne sais pas si c'est la fièvre ou le soleil , mais je m'endormis à plus de dix mètres du sol applatti sur les deux branches et complètement épuisé les bras balants, à plat ventre !!

Ce furent des cris impossibles et nombreux qui me réveillèrent . Il faisait nuit, j'étais toujours sur mes branches, le nez aux ras des gros fruits, et je vis entres ceux ci , des lampes et des bougies, qui cherchaient comme des mini phares délirants partant dans tous les sens ; et puis, ces cris ces injonctions :-KIKI, KiKi, KiKi, mais où est passé ce sacré gosse !.... Je regardais tout ça d'un air tres attentif ,car, que l'on s'intéresse a ma personne, que l'on s'inquiète , était pour moi tres nouveau, chez moi les gens sont très très peu demonstratifs et cela quelque part me donnait une espèce d'importance ! Jamais je n'avais vu des adultes si inquiets ; en plus ils avaient mis le paquet : mon oncle, ma tante, mes deux cousines, la mère Olive et son mari, les voisins qui habitaient tous à plus de trois klm, des gosses de mon âge et plus, même un garde -champêtre, tout cela braillait à tue tête menés de main de maître par mon oncle ancien Colonel à la retraite, la marche étant fermée par l'inévitable Loulou de la mère Olive et ses "aboiements " si aîgus....le spectacle valait le coup d'oeil !...et vraiment du haut de mon perchoir j'en profitais un maximum , la vue de mes cousines dans la lumière des lampes, me rejouissait au plus haut point , et me vengait de toutes leurs mesquineries ...j'étais aux anges ...!

Mais il fallu  que ma tante lançe un appel qui couvrit tous les autres et réveilla mon estomac, qui se rappela à mon bon souvenir : -Kiki, KiKi ,tu viens manger ou quoi ? Ce gosse alors !!

......C'etait vraiment le cri qui tue !.....Je me mis a chouiner sur mes branches à chaudes larmes, pour éviter un maximum de dispute, l'air plus malheureux qu'un chat qu'on aurait voulu noyer !

.......Le plus dur de l'affaire fût de me faire descendre, mon noeud, mon plâtre et moi de cet arbre ! Quelle épopée, tout le monde voulait m'aider , mais à l'envers , j'avais les chocottes ....et ce ne fût pas une mince affaire....entre le plâtre et ma peur panique de descendre dans le noir où je ne voyais rien car en plus je chouinais de plus belle, on finit par y arriver...!!

Je ne me fis pas disputer, mais au passage, on avait ramener pour me consoler deux gros fruits Rouge Orangé de L'arbre qui s'appelaient des KAKIS ,!!

Et l'Arbre le si bel Arbre de mes souvenir n'était pas un KaKier, Mais un PLAQUEMINIER ! ...

Si je ne me fît pas disputer, par contre ,mes charmantes cousines, ne m'appelaient plus que : KAKI ! KaKi ! KaKi !!

...et ce avec une malice plus que doûteuse et que j'appréciais encore moins que leurs moqueries d'avant.! Moralité : la vengeance est un plat qui se mange froid et moi ce jour là, j'avais pris un sacré coup de soleil, mais j'avais appris, un nom d'Arbre, aussi magique que l'arbre qui le portait..!

                                                                 AUDE WIE 

                      

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